Alexandre Penasse, journaliste belge, alerte sur ce qui se passe dans son pays. Mais nous aurions tort de nous inquiéter. C'est comme ce qui se passe en Grèce, rien à voir avec ce qui se passe chez nous.
Cet article intitulé "Où était Alexander de Croo ce 25 janvier 2021 ?" est à retrouver ici
Le Premier ministre belge, serviteur de l’élite mondiale
Interviewé par le rédacteur en chef du Time, en compagnie (virtuelle) de Klaus Schwab notamment, fondateur et président du Forum économique mondial, qui organise la discussion de ce jour, Alexander De Croo a distillé ses bons conseils pour les « parties prenantes du capitalisme »(1), entendez ce gratin de l’élite mondialisée, de ceux qui prescrivent les « remèdes » pour contrer le coronavirus et qui subséquemment voient le cours de leurs actions grimper… Retour sur la plus grande des supercheries : celle d’avoir laissé des dirigeants politiques destituer le pouvoir du peuple en son nom afin de servir les seuls intérêts de leur classe(2).
Le thème de cette « Launch session and discussion » du 25 janvier 2021 : « Rejoignez le rédacteur en chef du Time, Edward Felsenthal, pour cette session spéciale de lancement et de discussion sur le “Capitalisme des parties prenantes”, le nouveau livre de Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du Forum économique mondial. L’année 2021 sera décisive pour l’avenir de l’humanité, de la lutte contre le COVID-19 au changement climatique. Quel rôle le capitalisme des parties prenantes peut-il jouer dans la poursuite d’une économie mondiale plus durable, plus résistante et plus inclusive ? »(3). Outre Klaus Schwab, Alexander De Croo, on y retrouve Dan Schulman, président de PayPal, ou Mariana Mazzucato, du University College London, et, comme souvent, l’incarnation du bien dans un « ambassadeur de bonne volonté de l’UNICEF », ici en la personne d’Angélique Kidjo.
Le covid, cette « grande opportunité »
Rappelons que pour Klaus Schwab, la « crise » du covid est une opportunité, l’occasion d’une grande « remise à zéro » (« great reset »). Il l’envisage sous trois aspects :
« Un meilleur monde peut survenir de cette crise si nous agissons rapidement et conjointement
Les changements que nous avons déjà observés face au COVID-19 prouvent qu’il est possible de repenser nos fondements économiques et sociaux
Ceci est notre meilleure chance d’instaurer le capitalisme des parties prenantes »(4)
En somme, ce sont les mêmes qui ont détruit ce monde qui nous proposent maintenant de le sauver en le reconstruisant « autrement ». Mais derrière ce semblant de bonne volonté et le sentiment toujours renouvelé d’une soudaine prise de conscience, inespérée, ce ne sont que des mots, un subterfuge permettant de pérenniser la domination et les profits qui en découlent(5). C’est ainsi que les politiques sont devenus des « coachs »(6)visant à susciter en nous l’adhésion et la confiance en une société « plus durable, résiliente et inclusive », soit à nous vendre un produit, propagé par des médias qui partagent la même vision du monde et les mêmes desseins. La réaction politique autour du covid, reléguant toute parole désapprouvant les choix des dirigeants dans le domaine du complotisme, ou la censurant simplement, indique clairement la continuité de la destitution du peuple quant à la capacité de décider de son avenir.
Il est édifiant de constater que ce nouveau concept dominant qu’est celui de « capitalisme des parties prenantes », nouveau concept présenté insidieusement comme « différent »(7)alors qu’il ne sert que la continuité d’un même système-monde, est discuté avec le Premier ministre belge, en conversation avec le patron de PayPal et celui du Forum économique. Cela dénote l’importance que placent les oligarques dans la Belgique pour assurer leur transition « disruptive », la capitale accueillant les Institutions européennes, dont la Commission qui constitue le fer de lance des intérêts privés.
NB : le président français a également participé à une visioconférence avec Klaus Schwab le jour suivant, le 26 janvier. Les médias français ont essentiellement rapporté l'info sous le mode "isolite" à cause d'un problème de connexion. Sur Twitter, c'est plutôt cette vidéo qui a tournée :
"As long as not everybody is vaccinated, nobody will be safe"
(Tant que tout le monde ne sera pas vacciné, personne ne sera en sécurité)
La « remise à zéro » ou la continuité destructrice
À l’instar des esclaves passés et présents du Sud qui furent et sont massacrés sous l’autel de l’économie marchande capitaliste, coloniale dans un premier temps, mondialiste dans un second (continuation néo-colonialiste de la première période), les populations occidentales sont actuellement sacrifiées sur l’autel de la grande remise à zéro. Dans une période qui allait voir survenir inévitablement un effondrement économique inédit (la crise économique de 2008 revenant sous une forme particulièrement amplifiée), alors que les désastres climatiques nourrissaient progressivement la réflexion sur notre modèle de développement et que naissaient des volontés de le changer, les dirigeants ont voulu se donner le contrôle de la « destruction créative » tout en l’attribuant à quelque chose d’autre que le capitalisme et la manière dont ils le servaient : ce fût le covid.
Le discours de Klaus Schwab résonne comme un présage, une mise en réalité des mots : « les confinements dus à la COVID-19 seront peut-être assouplis progressivement, mais l’inquiétude face aux perspectives sociales et économiques du monde ne fait que s’intensifier. Il y a de bonnes raisons de s’inquiéter : une forte récession économique a déjà commencé et nous pourrions être confrontés à la pire dépression depuis les années 1930. Mais, bien que cette conclusion soit probable, elle n’est pas inévitable ». Leurs énoncés ne sont contradictoires qu’en apparence – fortes inquiétudes, mais espoir ; probable, mais pas inévitable ; aggravation et amélioration, … -, escomptant le pire – récession économique, misère, catastrophes climatiques – et proposant l’antidote à ce monde qu’ils ont créé.
(…) « Pour obtenir de meilleurs résultats, le monde doit agir conjointement et rapidement pour repenser tous les aspects de nos sociétés et économies, de l’éducation aux contrats sociaux en passant par les conditions de travail. Chaque pays, des États-Unis à la Chine, doit participer, et chaque industrie, du pétrole et du gaz à la technologie, doit être transformée. Pour faire simple, nous avons besoin d’une “Grande remise à zéro” du capitalisme ».
« De nombreuses raisons justifient de lancer cette grande remise à zéro, mais la plus urgente est la COVID-19 » (…) « Nous sommes loin d’en avoir fini avec cette crise » [NDLR Il écrit ça en juin 2020] « Elle aura de graves conséquences à long terme sur la croissance économique, la dette publique, l’emploi et le bien-être humain » (…) « Tout cela va aggraver les crises climatiques et sociales déjà en cours ».
« Un des points positifs de la pandémie est qu’elle a montré à quelle vitesse nous pouvions apporter des changements radicaux à nos modes de vie ».
« De même, les populations ont massivement montré leur volonté de faire des sacrifices au nom des travailleurs de la santé et autres professions essentielles, ainsi que des populations vulnérables, telles que les personnes âgées ».
Alexander De Croo, l’homme d’affaires
Rappelons qu’Alexander De Croo, présenté comme « entrepreneur, Darts-IP ; Project Leader, Boston Consulting Group… » sur la page du Forum économique mondial, est également membre de Friends of Europe, Think tank fondé par Étienne Davignon, où l’on peut retrouver aussi Petra De Sutter et Frank Vandenbroucke, dans le gouvernement De Croo, Isabelle Durant ou Yves Leterme, Thomas Leysen pour représenter les médias (groupe Mediahuis : Nostalgie, NRJ, Het Nieuwsblad, De Standaard, Het Belang Van Limburg(8)…), mais également Jean-Claude Juncker, Pascal Lamy (ancien directeur général de l’OMC), etc(9).
C’est à Friends of Europe que s’était rendu Bill Gattes le 16 février 2017, pour une conférence intitulée : « Façonner le monde – Un moment charnière de la recherche et de l’innovation pour la santé mondiale »… Parmi les intervenants ? Luc Debruyne, président de GSK, Strategic advisor à la « Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies » : « Derrière l’acronyme CEPI, on trouve des États comme la Norvège ou le Japon, la Fondation Bill & Melinda Gates ou encore le Wellcome Trust, fondation caritative médicale la plus riche après celle de Gates. Du PPP (partenariat public-privé) classique, fortement soutenu par l’OMS pour accélérer le développement d’un vaccin(10) ». Et qui Gates avait rencontré juste avant cette conférence ? Charles Michel et Alexander De Croo…
S’étonnera-t-on dès lors qu’Alexander De Croo ne réponde pas à nos questions en conférence de presse ?
Cela vous suffit-il, ou doit-on encore faire un dessin ?
Alexandre Penasse
https://www.weforum.org/events/the-davos-agenda-2021/sessions/developing-the-evolution-of-stakeholder-capitalism
Destitution qui se précipite avec le covid, mais qui lui est bien évidemment antérieure.
https://fr.weforum.org/agenda/2020/06/le-temps-de-la-grande-remise-a-zero. Souligné par nous.
Ils sont bien incapables de percevoir une autre réalité, ce qui fait d’eux de grands malades. Voir https://youtu.be/pRbQH6fbb5U et https://youtu.be/GH9BHNvwogE
Alexander De Croo évoque ce nouveau rôle « politique » dans son interview, vers la 12e minute.
Au même titre que son prédécesseur le « développement durable ».
https://www.kairospresse.be/article/la-course-aux-milliards-du-covid-19
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire