vendredi 4 décembre 2020

MOUTONS 3.0

Il y a quelques années, les éleveurs se sont battus en vain contre le puçage électronique des moutons. Pour ceux qui ne l'auraient pas vu, à voir et à revoir :

MOUTONS 2.0 – La puce à l’oreille

Depuis lors, je remarque dans la presse spécialisée la multiplication des annonces publicitaires pour les puces, les capteurs, les tablettes, les logiciels en tout genre. Dans l’élevage moderne, les animaux sont dûment enfermés en bâtiment, bardés de capteurs et exposés à la Wifi. L’éleveur est devenu un gestionnaire éclairé du « big data ».

« Big data et intelligence artificielle : un élément central de la performance pour l'élevage de demain »

http://www.web-agri.fr/actualite-agricole/economie-social/article/un-element-central-de-la-performance-pour-l-elevage-de-demain-1142-163732.html


 

« Mes brebis comme des machines »

https://www.zite.fr/parutions/mes-brebis-comme-des-machines/

 

Bref, en quelques années, la réalité a largement dépassée la fiction !

A l’époque, les éleveurs se battaient contre le puçage des animaux. Les syndicats nous soutenaient du bout des lèvres en disant qu’il ne fallait pas se battre contre le puçage proprement dit mais contre l’OBLIGATIONde puçage. Sur le papier, ça paraît bien : être contre l'« obligation », « laisser le libre choix à l'éleveur de son mode d'identification ». Mais, cette posture est un leurre. Dans les faits, les autorités ne mettent plus l’accent sur l’obligation de puçage. Par contre, le lait de mes brebis, la viande, les fromages issus de ma ferme sont réputés impropre à la consommation humaine si mes brebis ne portent pas de puces RFID. Un inspecteur des « Service sécurité sanitaire des aliments de la Direction Départementale de la Protection des Populations des Côtes d'Armor » est même venu jusque dans ma bergerie pour vérifier que mes brebis étaient dûment bouclées (normalement, ce type d’inspecteur se limite à vérifier les analyses de lait et de fromage, m’interroge sur mes pratiques d’hygiène et inspecte la fromagerie).

Je me souviens que je me moquais des prophéties apocalyptiques de certains de mes collègues éleveurs : « Il faut se battre parce qu’après ce sera notre tour ! ». Je crois qu’on y est :

 

« La principale finalité de la vaccination n’est pas sanitaire », par Philippe Guillemant